lundi 6 avril 2009

Que signifie le mouvement des désobéisseurs dans le contexte actuel ?

L'intervention de Diane Combes, institutrice "désobéisseuse" dans le département des Bouches-du-Rhône, à la soirée de l'Appel des Appels Marseille, le 12 mars dernier.

La mobilisation des désobéisseurs est un signal fort dans notre société, le signal d’une panne de démocratie.
Désobéirait-on si les lois et les règlements résultaient de choix retenus démocratiquement par voie de consultation ? Bien sûr que non !
La désobéissance civile apparaît lorsque les lois et les décrets bafouent la dignité humaine, menacent les libertés, détruisent le lien social, cherchent le contrôle sur les corps et les esprits. En bref, elle s’impose quand la conscience est interpellée.

« En conscience, je refuse d’obéir ! »

Le mouvement des désobéisseurs en mettant la conscience au centre du débat, redonne de fait la priorité à l’être humain dans son essence.

Extrait de la lettre d’Anne-Marie PONS, directrice d’école en Hautes-Pyrénées :

"Certes je pourrais choisir d'obéir et de correspondre ainsi à ce que l'Institution attend aujourd'hui d'un fonctionnaire. Mais je crains que l'obéissance voulue et imposée actuellement par l'Education Nationale n’altère ma conscience et ne détruise ce qui fait de moi un être humain, en tant qu’être pensant.
Grâce à l'embûche placée sur mon chemin par l'Institution, sous forme de Base élèves, je réalise que l'obéissance d'un fonctionnaire à sa hiérarchie pose problème lorsque l'ordre correspond à une idéologie d'état et pas à une mission de service public. Cette obéissance non consentie confine à l'allégeance et je ne peux en accepter une parcelle sans mettre en danger le tout."


La prise de conscience de l’urgente nécessité de se comporter en homme libre face à la tentative de main mise sur les consciences opère une transformation salutaire en soi-même, débloque des énergies insoupçonnées, engendre des synergies et des solidarités nouvelles.
C’est là pour moi tout l’enjeu du mouvement de désobéissance : il nous transforme nous-mêmes, il change notre regard et notre rapport au monde.
Dans les luttes actuelles les rapports de force ne suffisent plus.
Loin des clivages idéologiques qui divisent inlassablement le monde et l’entraîne vers la violence, la prise de conscience de notre commune spécificité humaine à travers le respect de notre liberté de conscience individuelle, engendre une révolution intérieure qui pourrait constituer le pivot de la transformation de la société, le prélude d’un monde nouveau et libre.

Diane Combes (institutrice désobéisseuse dans le 13)

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